La série Tenues de combat a démarré en 2021, elle compte aujourd’hui 14 kimonos d’arts martiaux recyclés, peints recto verso. Des franges, pompons, broderies, découpes, sont parfois ajoutés.
Cette série s’est d’abord développée en atelier et lors d’une résidence Rouvrir Le Monde à Coco Velten en 2021 (partenariat Yes We Camp, projet soutenu par la DRAC PACA). Des ateliers en milieu pénitentiaire la même année (collab. FRAC SUD) et en 2023 (Porter l’encre et la peinture, projet soutenu par le Ministère de la Justice, AAP égalité femmes hommes) ont nourri ce travail de peinture sur vêtement.
Tenues de combat s’inscrit dans une recherche d’ « écriture plastique » et de poésie visuelle, où le langage se réduit, comme pour Bosse de nage chez Alfred Jarry, à l’onomatopée AH. Celle-ci, que j’affectionne pour son ambivalence et qui donne ici une dimension vocale à la peinture, a déjà été investie dans d’autres travaux : les séries de peintures Sang pour sang pur sang (2011-2012), Peintures actions (in progress depuis 2019), Mouchoirs rieurs (2021-2022) et la performance AHA (2014-2018).
AH rassemble toutes les émotions du genre humain – rire, peur, soulagement, douleur, plaisir, surprise … Dans les Tenues de combat, nous pouvons lire aussi, voire entendre, les vocalisations des pratiquants de sports de combat, directement liées au souffle, à l’encouragement à l’effort, à la performance sportive ou à l’intimidation de l’adversaire. Mais c’est surtout le rire qui est ici mis à l’honneur, le rire comme arme et comme force pour transcender l’horreur, dépasser les affects passifs tels que les définit Spinoza. « L’humour, c’est l’arme blanche des désarmés » écrivait aussi Romain Garry.
Des peintures de la série ont été activées dans l’espace public, lors de l’action Porte mots. Acte I – à Marseille, le 04/12/2021.
Extrait de la série: